nous vivons presque toute notre vie entre souvenirs et projets, entre
nostalgie et espérance.

La nuit était finalement tombée et la pluie avait finalement cessé de tomber. De gros nuages gris surplombaient toujours le district 1 et ne laissaient entrevoir la présence d'aucune étoile, ni même la présence de la lune, cette entité magique. L'herbe aux alentours, ainsi que les roses qui peuplaient l'esplanade était encore humide, gorgé d'eau et elles pleuraient à chaudes larmes, se libérant de ce poids qui les écrasait. J'effleurai l'une d'entre elles, accumulant ainsi quelques gouttes sur le bout de mes doigts. Je secouai vaguement ma main droite avant de me poser sur l'un des nombreux bancs qui bordait les petits chemins de terre qui parcouraient l'esplanade. Un endroit magnifique, selon moi, un endroit magique qui ne perdait aucunement sa beauté avec le temps. Ici, dans le District 1, c'était probablement l'endroit où je me sentais le mieux, ou me sentais à ma place ... Dans mon élément.

Ce sentiment d’appartenance à un endroit aussi insignifiant que se roserai me venait probablement de mon incommensurable amour pour la nature. J’avais toujours vécu en bordure de forêt, de lac, de mer ou de champs et ce, à cause de la nature sédentaire de mon père. Ça avait d’ailleurs été un choc pour moi de me retrouver, du jour au lendemain, dans un appartement en plein cœur de l’action, au centre du District 1. Un soupir passa la barrière de mes lèvres et je me laissai aller à mes souvenirs, repensant aux nombreux voyages que j'avais effectué aux côtés de mon père et de mes soeurs. Laurel ... Laurel qui était partie, si vite, si loin. Je n'avais absolument aucune idée de l'endroit où elle pouvait être à présent, mais je la soupçonnais d'avoir voulu rejoindre papa. D'ailleurs, je ne savais même si, au même titre que papa, elle était toujours en vie ... Je remis une mèche de cheveux en place derrière mon oreille et j'ouvris les yeux, pour constater que la pluie avait recommencé à tomber, aussi fine soit-elle. J'allais probablement rentrer à la maison, tremper de la tête aux pieds, légèrement tremblotante et j'aurais probablement droit à quelques remarques sur mon allure un peu pitoyable. Oui, j'avais légèrement l'air pitoyable en ce moment. C'était la pluie probablement, qui me donnait cette humeur maussade et cette allure dépareillée. Un craquement de branche attira mon attention vers la droite, je surpris une belle brunette se maudissant d'avoir ainsi brisé le silence qui régnait. Probablement avait-elle tenté de s'approcher doucement pour me surprendre, mais visiblement, sa tentative avait échoué. J'esquissai un sourire à son attention, voulant lui montrer que ça présence me redonnait un peu le sourire. « Bonsoir toi ! » Je ne savais que lui dire de plus, encore un peu ébranlé par tous ces souvenirs qui me submergeaient.

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